• Mini Satanas

    Publication : 15.04.2021

    Le Mini Satanas est un avion demi-A type Baron, conçu par l'excellent Jean-Louis Coussot et publié en plan encarté dans le RCM n°95 de mars 1989, qui a accompagné mes débuts avec les conceptions de Patrick Nicolas (Piaf, Poly et aile volante Col Vert). Le plan prévoyait un moteur Cox 0.8 cc et une radio deux voies pour une masse de 575 g, tandis que mon exemplaire pesait plutôt autour 700 g. Il était en effet équipé d'un "gros" OS .10 FSR et d'un équipement radio Sanwa (un accu 4 éléments LR06, un récepteur standard 6 voies, deux servos standard pour l'empennage et un mini pour le moteur). Le vol était plutôt tendu et rapide, sans être vicieux même si les déclenchés manches en coin étaient spectaculaires et le vol plané n'était pas son fort.

    Cet appareil traînait depuis dans mon grenier, et je me suis récemment lancé dans sa restauration, avec l'idée d'alléger le plus possible pour lui donner un vol plus réaliste. Par ailleurs, j'avais de très bons souvenirs de mon Piaf équipé d'un moteur G-Mark 061, plus léger que l'OS .10, ce qui m'a naturellement orienté vers ce moteur, que j'ai donc remis en état et amélioré (voir ici).

    La restauration a consisté principalement à (voir photos ci-après) :
    - désentoiler : l'opération n'est pas si simple, le vieux solar transparent laissant une partie de sa couche colorée sur le balsa. Le plus efficace est de le chauffer au fer à entoiler pour mieux le retirer, puis les résidus sont éliminés à l'acétone.
    - désimprégner le fuselage de l'huile de ricin (environ 2 - 3 g de gagné !) : la méthode, très efficace, consiste à chauffer le bois au fer à entoiler au travers d'un papier absorbant (type Sopalin), l'huile redevenant liquide et remontant dans le papier par capillarité. Il suffit de quelques passes, avec éventuellement un badigeonnage à l'alcool à brûler, pour retrouver un bois suffisamment sain pour supporter le collage de nouveaux éléments.
    - alléger le fuselage (environ 10 g) par des évidements, ce qui permet au passage de voir le niveau du carburant au travers de l'entoilage.
    - alléger (30 g -> 20 g) le réservoir Dubro S-2 en remplaçant le plongeur par un exemplaire maison et les tubes en laiton par des tubes en alu.
    - protéger le fuselage et l'empennage à l'enduit nitro-cellulosique.
    - chapeauter les nervures pour restaurer un profil d'aile correct, il avait été un peu trop poncé à l'époque dans la zone la plus sensible (à l'intrados entre le bord d'attaque et le longeron).
    - rendre les empennages démontables, via une vis M2 à l'avant et une clé en carbone Ø 2 mm plantée à l'arrière dans le plan fixe de dérive et traversant le stab et le fuselage en forçant légèrement. Les deux articulations du volet de dérive, situées de part et d'autre du stab, assurent le système en empêchant tout déplacement.
    - ré-entoiler le tout à l'Oracaver Light (en fait un équivalent acheté sur Aliexpress, d'une qualité très satisfaisante).
    - installer un équipement radio moderne et bien plus léger (deux servos TowerPro de 9g, un servo de 4g pour la commande de gaz, un accu LiPo 1S 450 mA.h et un récepteur micro 4 voies 2.4 gHz).
    - ajouter un train d'atterrissage en CAP 1.5 mm + haubans de tension en fil de pêche Vectran 30/100ème.
    - ajouter un simili capot moteur tiré d'une bouteille d'eau gazeuse (à noter que certaines bouteilles sont dotées d'une pellicule en plastique transparent assez épais, à enlever pour gagner de la masse).

    Le résultat est très probant, avec seulement 400 g tout rond sur la balance. Les qualités de vol sont au rendez-vous, le Mini Satanas se taxie très facilement et décolle tout en douceur en une dizaine de mètres depuis une piste en dur, puis se contente d'un tiers de gaz pour tenir sereinement en l'air. Les réactions des gouvernes sont agréables et précises et, grâce au dièdre correct, l'appareil est bien manœuvrant en roulis, le tonneau passant même facilement. Le vol lent est enfin possible et c'est un régal de dérouler de la piste à hauteur des yeux avec un filet de gaz. Bref, beaucoup de plaisir... qui dure, l'autonomie avec le plein de 60 ml dépassant allègrement les 20 min sans trop chercher à économiser le carburant !

    Grâce aux modifications menées sur le moteur, le bruit est devenu particulièrement discret et agréable, tandis que le nettoyage après le vol est une formalité. Pour ne rien gâter, ce petit G-Mark modifié est d'une grande docilité à la mise en route et à l'utilisation. Le bonheur n'est pas loin ;-)

          

          

          

     

     

    Copyright Franck Aguerre / RC Aero Lab